ME AND MRS JOOOOONES
*ou pas*

Je sais, faut être cinglé pour avoir envie d'aller faire du sport en fin de journée. Habituellement on fait ça le matin, ou tout du moins, j'ai l'habitude de le faire le matin, mais vu les nuits d'enfer que je passais sur ce yacht, on va dire que je n'étais pas trop motivé et que je préférais m'enfiler un bon petit-déjeuner en remarquant les belles gueules des autres candidats au réveil, plutôt que d'aller suer comme un porc en allant user du tapis de course. En parlant de suer comme un porc, c'était donc ce que je faisais, actuellement. Ce que j'aurais refusé de faire quelques heures auparavant arrivait donc, je me laissais dégouliner en courant sur place, sur le tapis roulant du fond de la salle de sport que nous disposions sur le yacht. J'avais horreur de faire ça, d'utiliser ce genre de machines.Je trouvais ça abruti de courir sur place, sérieusement. Mais à défaut d'avoir un parc ou une connerie du genre à proximité, je me contentais de ce que j'avais sous la main. La pièce était vide, j'étais donc seul, iPod en marche sur l'une des chansons qu'il contenait, chanson qui, réglée quasiment au maximum, masquait tous les bruits qui m'entouraient. Je crevais de chaud, j'étais là depuis probablement une bonne heure, mais je continuais sans m'arrêter. Comme assez souvent je remarquais que mon rythme de course était différent selon ce que diffusait mon baladeur, c'est un phénomène que je trouvais plutôt intéressant, ça m'amusait, le fait que ce que nous écoutions pouvait influencer l'allure à laquelle nous faisions les choses. Enfin, je ne cessais mes mouvements, répétant encore et toujours les mêmes avant que l'un de mes genoux ne cède brutalement sous un craquement qui se fit ressentir plutôt fortement. Je cessais mes activités et descendais du tapis avant de me laisser tomber au sol, pliant et tendant ma jambe en essayant de faire fuir la douleur. Habituellement, j'aurais plus été stoppée par une crampe que par un craquement, enfin, je ne vais pas m'en plaindre, ça restait tout de même plus supportable. Je tendais le bras vers la machine où je m'actionnais quelques instants plus tôt, attrapant ma serviette avant de la passer sur mon front, ramassant les quelques gouttes qui s'y formaient avant de chercher ma bouteille du regard. Et au moment où j'allais pour me lever et aller la ramasser, la porte fut poussée et un candidat fit irruption dans la salle. Je le laissais entrer avant de couper le silence qui trônait. « Ca t'emmerderais de me filer la bouteille d'eau juste là, s'il te plaît ? » demandais-je poliment en pointant la bouteille du doigt.