Vie de merde. Connard. J’en ai marre. Je vais me jeter dans la piscine, et tout faire pour me noyer. Ce serait bien gai tout ça. Paf, un suicide, hausse d’audience si c’est en direct. Oh, je ferais le buzz, comme on dit. Sauf que je ne pourrais pas en profiter. Je serais morte. Dommage. Taah, mais merde. Je suis allongée sur une des tables, il doit être trois heures et demi du matin, quelque chose comme ça, et je suis bien trop énervée et excitée pour roupiller. La vérité, c’est que je sors tout droit de la chambre de Cameron, et que je viens de me prendre un putain de râteau qui me reste là. Le connard. Soit, il est possible que je lui aie un peu sauté dessus. Potentiellement possible. Mais, depuis le temps que ça dure, cette espèce de manège pourrie entre nous. Et cet odieux connard a pris plaisir à me chauffer avant de dire que, non, on allait rien faire, parce qu’il n’aime pas passer après les autres. Pauvre con ouais. Espèce d’allumeur. Tah. Je suis dégoutée. Je ne sais absolument pas pourquoi, mais, en sortant de sa chambre, la seule chose que j’ai trouvé à faire, c’est de sortir dehors, en pleine nuit, alors qu’il gèle sérieux. Et j’ai pas pris la peine de passer dans ma chambre pour me changer. Donc, je me retrouve en lingerie, allongée sur une table, en pleine nuit. A attendre que je me calme, et que ma température baisse, tout simplement. Connard. Et je trouve le moyen d’avoir quand même envie de lui. Plan B. Je m’envoie en l’air à chaque fois que j’ai envie de lui. Parce que, j’ai bien peur que ça ne changera rien tant que je n’aurai rien fait de concret avec lui vous savez. Vie de merde. Oh ça oui. « Connard, connard, connard, connard, tooh, y’a aucune étoile cette nuit. » je parle toute seule. Oui. Et je change de sujet rapidement. Oui. « Enfoiré, enfoiré, enfoiré, enfoiré » oui, j’ai beaucoup de vocabulaire vous savez. Je quitte le ciel des yeux, et je me rends compte que quelqu’un est là. « Enfoiré, enfoi ... bordel, mais personne roupille à cette heure ? C’est ça ? » oui, je ne suis pas de bonne humeur.

Je n'avais aucune idée de ce qui venait de se produire, tout ce que je sais, c'est que Marilou, enfin je crois bien que c'était elle, avait élever la voix et foutu le camp en trombe de la cabine, ce qui me réveilla à coup sur. Je m'accoudai sur mes coudes pour me surélever et ne vit que la silhouette de celle-ci quitter la pièce. Je portai un regard vers Cameron qui semblait retrouver confort dans son lit. J'attendis un bref instant, tentant de m'endormir à nouveau, impossible. Lorsque j'étais réveiller, il m'était difficile de m'endormir. Je me levai donc discrètement de mon lit et sortie de ma cabine à la recherche de la jeune femme. Je passai par la salle de bain avant d'atterrir dans le salon et finalement apercevoir une silhouette à l'extérieur. N'ayant croisé personne d'autre sur le yatch, cela ne devait être qu'elle. Simplement vêtu que d'un pantalon de coton gris et d'un tee shirt blanc que j'avais prit la peine d'enfiler avant de sortir de ma cabine, j'ouvris la porte coulissante qui menait à l'extérieur du yatch. En m'approchant de la jeune femme, je ne pu entendre que quelques jurons avant que celle-ci ne m'aperçoive et m'adresse la parole. « Enfoiré, enfoi ... bordel, mais personne roupille à cette heure ? C’est ça ? » Je m'approchai un peu plus de celle-ci pour mieux la voir dans toute cette noirceur. Son visage était facilement reconnaissable grâce à la lueur de la lune qui agissait en tant que seule lumière. Je croisai les bras sur mon torse avant de répondre. « Ouai ben c'est un peu normal quand on se met à gueuler dans une cabine ou d'autres gens dorment. » lui répondis-je dans un ton qui se voulait légèrement irriter. J'eu un léger soupire avant de m'approcher plus de celle-ci et vint m'asseoir sur la table sur laquelle elle était allonger. « C'est Cameron que tu traites d'enfoiré comme ça ? » dis-je dans un ton qui se voulait maintenant neutre et beaucoup plus calme que précédemment.

Et c’est Jacob. Ah bah oui. L’un des types de la cabine de Cameron. Ahah, au moins, ils payent eux aussi, avec Sawyer. J’espère que Cameron s’en prend par la tronche pendant ce temps-là par l’troisième gars. Donc Sawyer. D’ordinaire, je crois que j’aurai ris face à cette réplique. J’ai pas envie de rire cette nuit. Faire chier les gens quand je suis de mauvaise humeur. Ouais, ça m’arrive. « N’compte pas sur moi pour m’excuser. Vas t’en prendre à ce connard tiens. » je songerai à changer de registre et à quitter les « connard » ou « enfoiré ». Un jour peut-être. Il s’assoit à côté de moi. Si je le regarde, ça m’donne l’impression d’être drôlement inférieur à lui, vous savez, l’effet de la contre-plongée, tout ça. Du coup, je fixe l’horizon. Bien sûr que c’est Cameron que j’traite d’enfoiré, ça ne va pas être le transat, près de la piscine. « Parce que tu connais d’autres enfoirés sur c’bateau toi ? » toujours aussi aimable dans ma façon de répondre. Désolée. Mais mauvaise humeur oblige. Oh, puis si jamais il le prend « trop » mal, je me ferais bien pardonner une autre fois. Quoi qu’il peut potentiellement me comprendre. « Alors t’arrives plus à pioncer ? Bon sang, c’est que j’ai réussi mon coup. » Fière de moi ? Boh, en fait, pas tellement, je m’en fiche. « T’as remarqué que y’a pas d’étoiles, cette nuit ? » parce que je me remets à fixer le ciel. Et puis, je change un peu de sujet, parce que j’ai pas envie de raconter à tout le monde que je viens de me prendre un énorme râteau de Cameron.

Quelle chieuse ce soir, vraiment. Je la regardais et ne désirais pas répondre à aucune de ses questions, n'étant pas trop d'humeur à me prendre la tête avec celle-ci en raison de sa mauvaise humeur. « Alors t’arrives plus à pioncer ? Bon sang, c’est que j’ai réussi mon coup. » Elle était vraiment énervée ma foi. C'est alors que je la vis jeter un coup d'oeil vers le ciel et je fis de même par curiosité. « T’as remarqué que y’a pas d’étoiles, cette nuit ? » Est-ce qu'elle venait vraiment de me dire ça sans ce petit ton d'irritation dans sa voix ? Bon sang. J'haussai alors les épaules tout en gardant mon regard vers le ciel qui, effectivement, ne comportait pas beaucoup d'étoile. « Ouai... c'est rare. » Après tout, ils étaient sur la mer, pas dans la grande ville. Oui, ils étaient accoster en Albanie, mais cela ne changeait pas qu'il était rare de ne pas apercevoir des dizaines d'étoiles dans le ciel. Et puis, il avait été prouver que l'on pouvait mieux apercevoir les étoiles en campagne ou dans n'importe quel endroit autre que la ville. Enfin, je reportai mon regard vers Marilou avant de reprendre la parole. « J'vais pas te demander de m'expliquer ce qui s'est passé la-dedans... » Je faisais bien évidemment allusion à ce qui s'était produit dans la cabine. « mais tu vas t'en remettre ? Genre que tu vas cesser d'me parler comme si t'allais m'envoyer balader à chaque fin de phrase ? » Je voulais bien discuter avec Marilou, mais de la à subir sa mauvaise humeur parce qu'un autre la repousser cette nuit, pas question, à moins qu'elle vide son sac.

S’il avait voulu savoir ce qu’il s’est passé dans sa propre cabine, mais avec l’autre triple tâche-là (ça chance des connards, hein), je ne sais même pas si je lui aurais répondu en fait. Peut-être bien. Peut-être pas. Que j’arrête de lui parler comme si je compte l’envoyer balader à chaque fin de phrase. Plus difficile. Non pas qu’il m’énerve, ce n’est pas lui, le problème. Je suis rarement de mauvaise humeur vous savez, mais ça, c’est l’une des choses qui sont assez difficiles à encaisser pour moi. Ça aurait pu être un râteau sur le domaine de l’amour que je crois que je l’aurai pris plus facilement tiens. Plus intéressée par le sexe que par l’amour en lui-même. Ouais. Je constate que je commence à avoir froid. Enfin. « C’est drôle tu sais. T’as une fille presque nue allongée sur une table, dehors, en pleine nuit, et ça n’te choque pas plus que ça. T’es gay ou quelque chose ? » Croyez surtout pas que c’est une espèce de pique pour m’en prendre un peu plus à ce pauvre garçon, qui n’y est absolument pour rien d’ailleurs hein, ce n’est pas du tout ça. Une constatation, en vérité. Je veux bien faire des efforts pour me montrer plus aimable cette nuit. Parce que je ne suis pas venue non plus pour me foutre des gens à dos. Et que je n’ai pas envie de réparer les pots cassés le lendemain en m’excusant pour tout ça. Vous savez ce qu’on dit. La liberté, c’est de ne jamais avoir à dire qu’on est désolé.

Je la regardais. Ce Cameron l'avait vraiment mise de mauvaise humeur. « C’est drôle tu sais. T’as une fille presque nue allongée sur une table, dehors, en pleine nuit, et ça n’te choque pas plus que ça. T’es gay ou quelque chose ? » Je fronçai immédiatement des sourcils, mais c'est quoi ce genre de remarquer. Je me levai de la table et fit quelques pas vers l'avant. J'avais envi d'abandonner le projet de la calmer un peu. Mon regard se déposa à nouveau sur celle-ci avant de prendre la parole. « Gay ? » dis-je en étouffant un léger rire et en croisant mes bras sur mon torse. C'était une blague j'espère. Ayant à présent un regard qui se voulait presque sévère sur celle-ci, je pris à nouveau la parole. « C'est pas parce que je t'ai pas reluqué ou tenté de finir le travail qui était destiné à Cameron que ça fait de moi un gay ou quelque chose... » Suite à mes paroles, une légère brise se fit à nouveau sentir. Malgré mon tee shirt, je ressentis un léger frisson qui ne pouvait être vu à l'oeil nu sur mes bras. Je pouvais endurer cette petite brise, mais voyant Marilou avec pratiquement rien sur le dos, je revins m'asseoir près de celle-ci avant de lui tendre ma main pour l'inviter à l'intérieur. « Je crois que tu vas être mieux à l'intérieur... » Un léger sourire se dessina finalement sur mes lèvres, l’incitant à me suivre. Et puis, elle n'était tout de même pas pour passer le restant de la nuit allonger sur cette table à bouder le fait qu'elle n'a pas eu sa petite partie de jambe en l'air.