dray

J'avais passé la majeure partie de la semaine au fond de mon lit, terrassée par un rhume comme on en faisait plus depuis longtemps. Si bien que j'avais loupé le prime, et la plupart des évènements de la semaine, j'avais l'impression d'être absente depuis un mois entier tant les choses évoluaient à une allure folle. Alors que j'avais appris grâce à un membre de l'équipage qui était venu dans la cabine chercher les affaires de Berlioz qu'elle était partie avec Sawyer. Soupirant, j'avais pris mon courage à deux mains pour me traîner à la cuisine afin de me faire un remède à base de rhum. Combattre le mal par le mal. Après une bonne heure et surtout une bouteille de rhum blanc plus tard j'avais rejoins la terrasse afin de prendre l'air. Ma tête me tournait tellement que je me disais que l'air frais me ferait le plus grand bien. Une fois dehors, légèrement revigorée mais tout aussi éméchée j'observais la mer et les vagues qui se formaient avec le mouvement du bateau. Sans me soucier de ma tenue si on pouvait parler de tenue d'ailleurs, qui se composait d'une culotte en coton et d'un sweat à capuche gris, je commençais à remuer frénétiquement au rythme d'une mélodie qui ne résonnait que dans ma tête. La capuche enfoncée sur ma tête, les mains dans les poches, je ne me souciais pas que quelqu'un puisse me surprendre. J'étais tellement bien, je planais totalement c'était presque surréaliste puisque je n'avais ingérer qu'un peu d'alcool que je supportais bien habituellement. Je chantonnais des paroles qui ne signifiait rien, ondulant toujours le bassin presque sensuellement j'observais toujours le vagues...

Clic. L'appareil venait briser l'espèce de silence précieux, presque mystique, cette ambiance apaisante du seul bruit des vagues cédant contre la puissance du yacht. Cela devait faire une heure que Dray avait établit sa position sur la terrasse. Le prime c'était soldé par la sortie de Berlioz, qui pourtant promettait une véritable identité, et d'un candidat plus discret, prénommé Spencer. Tout ceci lui était passé au dessus, cela ne le concernait pas. Le cigare fumant entre ses doigts, dégageait une fumée grise s'évanouissant dans la noirceur de la nuit. Un éternel verre de whisky patientait sur la table, avec à ses côtés sa mère bouteille, se vidant à une vitesse réduite, il avait apprit de sa dernière mine. Ses prunelles sombres elles, semblaient reposer sur une silhouette aux mouvements lascifs, mélange d'érotisme et d'innocence. La lune et les lumières du bateau fournissaient un éclairage parfait au ballet, et lui, n'osait rompre l'harmonie. De quel droit ? Simple spectateur, le garçon captait l'atmosphère avec l'appareil photo fournit lors des escales, qu'il avait gardé. Photographier les pierres mortes, il n'y voyait aucun intérêt, par contre, le théâtre d'ombres offert par l'inconnue en sweat, déjà d'avantage. A l'opposé d'elle, Dray se décida à rompre la distance, lassé de ce post d'observateur. Il appuya son dos contre la rambarde, et ne releva le regard qu'à travers l'objectif, capturant le visage.. d'Harley. « C'est dans la boite. » Lâcha-t-il à voix basse, abaissant enfin l'appareil, pour lui adresser un vague sourire.

Plus rien n'avait d'importance que la petite danse dans laquelle je m'étais laissée entraîné depuis plusieurs minutes. Lascive, évasive et sûrement très brouillon, je remuais sans cesse, sans même que ces mouvements me fassent tourner la tête. J'observais simplement la houle se former grâce au yacht toujours en mouvement qui semblait pourtant se rapprocher de la future destination où nous allions bientôt accoster. Les bienfaits du vent sur mon visage semblaient balayer les séquelles des nuits passées à espérer que ces maux disparaissent enfin. Le rhum y était sûrement pour beaucoup, il était fort à parier que demain matin au réveil, je risquais d'être terrassée par une affreuse gueule de bois, mais le jeu en valait la chandelle. De longues minutes s'étaient écoulées, jusqu'à ce qu'une lumière vienne m'aveugler, s'en était suivit d'une parole prononcé par un homme que je n'arrivais pas à identifier pour le moment. Un appareil photo, je venais d'être aveuglé par flash d'appareil photo. M'arrêtant brusquement, j'observais le jeune homme. Dray. « Hey ! » finis par sortir de ma bouche, quelque peu en retard. J'arquais les sourcils avant de m'appuyer contre la rambarde. « Je te retrouve entrain de fouiner dans mes sous-vêtements la semaine dernière et maintenant tu me prends en photo, je censé avoir peur ou être flatté ? » Mon index accusateur pointé vers lui, je le toisais presque, avant de finalement sourire et m'asseoir sur le pont. Ma tête se mit à tourner brusquement.

Dray recula d'un pas, comme surprit de sa réaction. Ou alors c'était l'effet de cet index menaçant. Un moment interdit, il finit par se mettre à rire, c'est qu'il avait déjà oublié l'épisode des sous-vêtements. Sur le moment, cela ne lui avait pas semblé d'une grande importance, juste relativement délicat. Ca serait dommage de se forger une réputation de timbré obsessionnel fétichiste sur les bords à ce stade de l'aventure. « Et encore, t'as pas vu les photos que j'ai pris de tes sous-vêtements, un beau mélange de mes deux passions. » Un instant sérieux, ses lèvres se mouvèrent en un sourire amusé, sa tête dodelinant de gauche à droite pour constater la connerie de ses propos. Harley était surement une des personnes les plus difficiles à saisir du yacht, tout simplement car elle ne fournissait pas de but en blanc des indices sur ce qu'elle était. Si cela pouvait repousser les moins endurants, Dray préférait les routes pleines d'obstacles, que ces chemins confortables et aisés. C'est ainsi qu'au lieu de regagner son lieu de recueillement-alcool, il choisit de prendre place aux côtés de l'apprentie danseuse. Cette dernière devant surement ressentir les effets négatifs de ce doux liquide, après avoir profité de la douceur que cela procure. « T'as surtout de la chance que ca ne soit que cet être flippant que je suis, y a pire sur le yacht. » Ironisa-t-il, nul doute que cette situation aurait échauffé l'esprit de quelques personnes. « Mais pour te répondre, tu devrais être plutôt flattée, je ne traque que peu de personnes, t'es une sorte de privilégiée. » Nouveau sourire. Voyant qu'elle ne semblait pas être dans le meilleur de sa forme, il lui attrapa la main et se releva. « Allez debout, on va faire un détour par la cuisine, je connais un mélange qui devrait te requinquer. » Dégueulasse le mélange, mais efficace et approuvé par ses soins.