J'avais passé une nuit idéale. Contrairement à la nuit précédente où je n'avais cessé de me réveiller pour des broutilles, cette-fois, je n'avais pas ouvert l'oeil de la nuit et tout le monde sait que cela fait un bien fou ! C'est ma vessie qui me forçait à me lever, me rappelant que boire un litre d'eau avant de dormir ce n'est peut-être pas la meilleure chose qui soit. J'avais donc quitter mon lit douillet pour pouvoir aller faire pipi et décidais ensuite d'aller petit-déjeuner. Inutile de se recoucher à une heure pareille. Naturellement c'est dans la cuisine que je me rendis pour pouvoir combler le vide de mon estomac. Cette dite cuisine était d'ailleurs peuplé d'une habitante. Habitante qui m'avait fait je ne sais plus quelle remarque lors du premier prime. Lulu ? Lucie ? Luciole ? Non. Lust. Voilà, j'y étais. Comme si elle pouvait pas avoir un prénom normal aussi celle-là. Soit. J'avançais d'avantage dans la cuisine et me dirigeais vers le frigo, pas du tout inspiré par ce que je pourrais manger. « Salut ... Tu manges quoi toi ? » Lui demandais-je alors, espérant être inspirée. Bon, elle doit pas se nourrir beaucoup quand je vois sa silhouette, je doublerai donc les rations pour moi.

FT LUST

Réveillée trop tôt. Toujours trop tôt. Elle a beau se dire à chaque fois qu’elle finira par prendre ses affaires et pioncer dans le salon, elle le fait jamais. Lust, elle a dû tomber sur les pires candidats pour partager sa chambre. Je vous assure. Y’en a un qui ronfle. Et Dieu sait que c’est pénible. Le pire, c’est qu’il est strictement impossible pour lust de déterminer lequel est le coupable. Ensuite, la personne avec qui elle dort a tendance à avoir un sommeil agité. Ce qui fait que Lust se fait frapper presque toutes les nuits. Prochaine fois, elle le fout par terre. Y’a des limites hein. Soit. Vivement que le chalet se vide un peu, qu’elle puisse se dénicher un lit à elle, bordel. Elle est donc dans la cuisine, à moitié endormie, grognon au possible. Manque de chance pour la candidate qui débarque là. Tête entre les bras, Lust ne prend pas la peine de lever les yeux pour voir de qui il s’agit. Une nana, vu la voie. Elle pose une question. Ce qu’elle mange. Lust laisse quelques secondes de silence. Elle se demande si elle répond ou non, en fait. Elle passerait largement pour une nana endormie, vu sa position. Au pire. Finalement, un léger soupire s’échappe d’entre ses lippes, elle lève la tête vers la candidate. « T’es stupide ? Arriérée peut-être ? J’ai l’air de manger quelque chose là ? » Mauvaise humeur, ouais. Finalement, sa tête retombe lourdement entre ses bras. Pendant quelques temps. Et puis, elle se redresse un peu. Baille. « Tu sais faire des pancakes ? » Ouais, parce que parler de nourriture, ça suffit à faire capter à Lust qu’à l’origine, si elle est dans la cuisine, c’est bien pour manger, et non pour roupiller.

« T’es stupide ? Arriérée peut-être ? J’ai l’air de manger quelque chose là ? » Et toi connasse, on a oublié de t'éduquer ou bien t'as tes règles ? Je lève les yeux aux ciels, préférant restée silencieuse plutôt que dire ce genre de chose. C'est pas comme si je l'avais vraiment regardé en entrant, c'était un coup d'oeil furtif et je pensais qu'elle avait déjà avalé quelque chose. Pas de quoi s'emballer comme elle venait de le faire. Je restais cependant très calme, me dirigeant vers le frigo où j'attrapais une brique de lait. « Tu sais faire des pancakes ? » Elle avait quand même pas oser me demander ça ? Elle croyait quoi, que j'allais lui faire un grand sourire et lui en cuisiner quelques-uns. Elle se brosse la nana, j'suis le larbin de personne ! Je verse alors mon lait dans un verre, verre que je lui balancerais volontiers à la figure si je ne me retenais pas. Je la fixe afin de lui répondre sur le ton le plus calme qui soit. « Tu peux toujours rêver pour que je t'en fasse.» C'était clair et précis ! Si elle voulait en faire, qu'elle se débrouille ou trouve un autre pigeon de service. Je bu une gorgée de mon verre et déposais celui-ci sur le plan de travail tout en partant à la recherche des céréales. Je pris un bol et y déversa quelques-unes des pétales chocolatées, sans y ajouter du lait. Je mélange jamais les deux.

Pas de pancakes. Remarquez, ce n’est pas franchement étonnant, vu la réplique qu’elle vient de lancer, Lust. Ouais. Elle a encore des progrès à faire en matière de socialisation. D’immenses progrès, en fait. Et pourtant, croyez-le ou non, elle n’a pas voulu la vexer, la nana. Elle n’est pas comme ça, vous savez. Blesser les autres, ce n’est pas sa ‘vocation’. Ouais, non, dans ce cas-là, la Hortansia à l’air pas mal calée. En tout cas pour ce que Lust a pu voir dans le prime. Lust, elle a tendance à parler trop vite. A sortir les premiers mots qui lui viennent dans la tête, que ça plaise ou non. Faut dire que généralement, elle s’en contrefiche un peu de la réaction de l’autre personne, dans ce cas-là. Vexée ou non, Lust ne revoit en général pas cette personne après. Sauf les autres nanas au travail, c’est sûr. Hors, là, la Polly, elle allait la revoir dans la journée. Et le lendemain. Et au minimum toute cette semaine, vous voyez. Lust reporte son attention sur Polly. Elle se verse un bol de céréales. Un nouveau bâillement s’échappe de la bouche de Lust. « Tu comptes tirer la tronche encore longtemps ? » une tentative un peu ridicule pour se rattraper. Non pas qu’elle présente ses excuses pour ses paroles, mais bon. A voir si la nana est du genre rancunière pour si peu.