La première soirée avait duré et nous avions finalement tous eu une nuit courte. Nous avions commencé à parler pour se connaître un peu plus mais la plupart des gens ici restaient de parfaits inconnus pour moi. Je ne me faisais cependant aucun soucis, nous avions tout le temps qu'il fallait pour faire connaissance. Je m'étais levée il y a peu de temps. J'étais partie dans la cuisine, toujours en pyjama pour avaler quelque chose rapidement puis m'étais dirigée vers le boudoir. Au moins, il n'y avait personne et je serais un peu au calme. J'ai parfois du mal le matin avec le contact... Ce fut donc une tasse de cafés à la main que j'arrivais là-bas, avant de m'étaler dans un des fauteuils.

Qui dit prime dit nuit courte. Et nuit courte pour Lust, dans un chalet de cette envergure, était tout bonnement impensable. Surtout la première, vous comprenez. Enfin, visiblement, ses camarades n’étaient pas très chauds pour pioncer toute la matinée et se la fermer. Pauvre d’eux. Et vas-y que ça papote, que ça fait connaissance. Déjà que d’ordinaire, Lust, elle n’est pas toujours très agréable, mais alors si on l’empêche de pioncer tranquillement un matin. Oh, cette fois, ils n’auront qu’à s’en prendre qu’à eux même. Lust râle, prend son oreiller et sort de la chambre d’Arès à moitié endormie. Elle tourne dans le chalet, râle des ‘putains d’enfoirés’ à tout va, fort heureusement, ne tombe sur personne, jusqu’au moment où elle croise une espèce de salon. Cheminée, deux immenses fauteuils qui avaient l’air, de toute manière, tout aussi confortables que les lits. Et puis, une candidate. Tasse de café à la main, elle est avachie sur un des fauteuils. Peu importe, hein. Lust laisse tomber son oreiller sur l’autre fauteuil et s’y allonge dessus. Position grosse flemmarde endormie : allongée sur le ventre, bras sous l’oreiller et tête dans celui-ci. « Désolée si je te dérange. » qu’elle marmonne.

Je bois mon café tranquillement en regardant dehors, pensive. J'ai besoin de calme, au moins un peu, au moins le matin, par pitié... Dans le boudoir, il n'y a personne et c'est pour ça que j'y suis bien. J'avais honnêtement l'espoir que personne ne vienne. Ce fut peine perdue puisque une demoiselle arriva dans la pièce. Elle semblait dans le même état que moi, fatiguée et cherchant un peu de calme à tout pris. Elle avait carrément pris son oreiller. « Désolée si je te dérange. » Je fais un petit signe de tête en l'entendant avec un léger sourire. « Pas de soucis. Moi c'est Ellea. »

Avachie sur son canapé, pire qu’une larve, Lust prend un temps avant de répondre. Déjà, il faut qu’elle capte que l’autre candidat lui cause. Ensuite, faut qu’elle se décide à y répondre. Non, parce que pour le moment, elle serait plutôt branchée à s’endormir et à n’pas écouter sa camarade. Mais bon. Si elle n’essaye pas de faire un effort, elle passera rapidement à la trappe. L’autre candidate se prénomme Ellea. « Lust. » qu’elle marmonne, pas certaine qu’Ellea comprenne quelque chose. Parler en ayant la bouche pratiquement plaquée contre un oreiller n’aide pas tellement pour se faire comprendre, en général. Lust prend sur elle. Faire connaissance avec les gens. Ouais. Elle se redresse un peu, se tourne pour s’allonger sur le côté. « Lust. » qu’elle répète. « Alors, dis-moi, qu’est-ce qu’une nana comme toi peut foutre dans un jeu pareil ? »

Elle dit quelque chose que je ne comprends pas. Je la regarde en fronçant les sourcils. Son allure me fait sourire, elle est étalée sur ce canapé, contre son oreiller, un peu comme une enfant, un peu comme ma soeur. Ca fait un moment que je n'ai pas pensé à elle tient... Elle parle à nouveau, répétant son sans doute ce qu'elle a voulu me dire tout à l'heure : son prénom. Lust ?Prénom quelques peu intriguant. Je souris quoi qu'il en soit et me promets de retenir ce nouveau prénom. « Une nana comme moi ? Ca veut dire quoi ça ? J'ai voulu tenter l'aventure. Peut-être que je pourrais trouver l'amour. Au mieux je repars avec quelqu'un qui pourrait m'intéresser pour plus, au pire je m'éclate dans une maison superbe autant que je peux. »

Visiblement, la dite Ellea semble se vexer sur le ‘une nana comme toi’. Ou en tout cas s’y attarder. Sans raison valable. « T’emballes pas ma jolie, ça veut bien dire c’que ça veut dire. T’as pas la tronche à ça, c’est tout. » Ouais, à ses yeux, Ellea, elle l’imagine carrément marié. Voir même un gosse. Quoi qu’au pire, elle peut tout aussi bien être divorcée. Dans tous les cas, elle n’a pas la ‘tête’ à participer à ce genre de jeu. C’est qu’elle a l’air d’avoir les pieds sur terre, elle. Lust ricane doucement. Peut-être qu’elle va trouver l’amour, ouais. Espérons pour elle. « Si t’as pas été foutu de te trouver quelqu’un à l’extérieur, explique moi pourquoi tu serais capable de le trouver ici, en quelques semaines ? » Faut avoir la foi, remarquez. Dieu merci, Ellea ne semble pas non plus être une désespérée.

Ce n'est pas que ça me vexe quand elle me qualifie de "nana comme ça", c'est simplement que cela me surprends qu'elle puisse, en si peu de temps me cataloguer et dire que je ne suis pas du genre à participer à ce genre d'émission. Cela me surprends légèrement. Je la regarde et lui fait un petit sourire, lui montrant que je ne suis pas en colère. « Si t’as pas été foutu de te trouver quelqu’un à l’extérieur, explique moi pourquoi tu serais capable de le trouver ici, en quelques semaines ? » Je me mets à rire à ses mots et hoche la tête doucement. « J'avoue que j'avais pas pensé à ça comme ça. Et que je dois bien dire que je sais pas encore comment je vais faire. Déjà faudrait trouver un mec qui me plaisent, ils sont canon, assez pour des plans culs mais après... » Je la regardais. « Et toi alors ? »

C’est vrai que Lust a une fâcheuse tendance à juger les gens rapidement. En quelques minutes, elle juge une personne intéressante ou non pour elle. Autant dire qu’en général, ils ne le sont pas. Faut dire qu’elle a un peu … la flemme, ouais, d’apprendre à connaître les autres. Faut s’intéresser à eux, ou faire semblant. Visiblement, Ellea, elle n’est pas vexée. Tant mieux. Quoi qu’au pire, ce n’serait pas les affaires de Lust non plus. Elle a déjà capté que les gens sont pas mal susceptibles ici. Suffit de voir la nana au prime. Visiblement, Ellea n’est pas des plus stupides non plus. Rassurant. Les mecs ici sont assez canons pour des plans culs, qu’elle dit. Lust s’est trompée, visiblement. Dans sa tête, vous voyez, Ellea n’est pas du genre à avoir des plans culs. Bonne surprise, au fond. Elle lui retourne la question. « J’doute trouver quelqu’un ici. Après, pour des plans culs, y’a moyen, ouais. Genre, Malika, t’as pas dû la manquer au prime. Je suis sûre que si elle arrive à se la fermer quelques minutes, elle pourrait être un putain de bon coup. » jugement pas du tout biaisé par le fait que la nana soit vachement bien foutu, pas du touuuut.

Je regarde la demoiselle et hoche la tête en l'entendant. « J’doute trouver quelqu’un ici. Après, pour des plans culs, y’a moyen, ouais. Genre, Malika, t’as pas dû la manquer au prime. Je suis sûre que si elle arrive à se la fermer quelques minutes, elle pourrait être un putain de bon coup. » Malika... « C'est celle qui voulait à tout prix qu'un des mecs, Dylan je crois, enlève sa chemise, non ? » Je repensais à la scène avec un léger sourire. Je hoche la tête. « C'est vrai qu'elle peut être pas mal. Emett aussi est canon je trouve. Un beau petit cul si tu veux mon avis. »

Lust hoche la tête à la phrase d’Ellea. « Ouais, c’est elle. » Avouons-le, la nana, elle était déjà pas mal … en feu, ouais, en feu, lors du prime. On peut dire qu’elle n’a pas froid aux yeux. Et puis, Ellea se met à parler d’un autre candidat. Emmett. Inconnu au bataillon. Il y a vraiment un Emmett ici ? Apparemment, il est canon, qu’elle dit la nana. Et un « beau petit cul ». A constater dans le futur, donc. « Je le connais pas, ce gars-là. » qu’elle finit par répondre, après un long bâillement. Pas en forme, non. Premier jour, faut dire. Et mal dormie aussi. Finalement, Lust, elle a hâte que tous les inutiles quittent le jeu histoire de se trouver une chambre à elle toute seule. Si elle ne quitte pas le jeu avant ces « inutiles », ouais. Tête dans le gaz, un long soupire s’échappe d’entre ses lèvres et Lust refourre sa tête dans son oreiller.