Enfilant mon pantalon, j'observai la jeune femme qui semblait légèrement irriter. Mon regard suivant ses gestes, je fronçai les sourcils alors qu'elle s'habilla en vitesse et passa le pied de la porte avant de revenir, pointant un truc au sol qui était nulle autre que son soutien-gorge. « Oh et puis garde le. En trophée. » Mais qu'est-ce qui se passait ? Qu'avais-je dis ou fait pour offusquer Rosaly. En la voyant passer le pas de la porte pour de bon, j'attrapai son soutien-gorge au sol après avoir rapidement enfiler mon tee shirt. Ça n'allait pas se terminer ainsi. J'accouru à l'extérieur de la salle de détente et m'approcha rapidement de celle-ci. « Rose, attend. » Finalement assez proche de celle-ci, je l'empoignai délicatement par le bras et la fit tournoyer légèrement pour qu'elle se retrouve face à moi. « Hey... » Je pris document son visage entre mes mains et vint déposer mes lèvres tendrement pendant un bref instant avant de reporter mon regard sur le sien. « Premièrement... » Je lui tendis son soutif avant de reprendre la parole. « c'est gentil, mais il est un peu trop grand pour moi. » Toujours le mot pour rire. Une de mes mains se déposa doucement sur le visage de la jeune femme dont je tentais de soutenir le regard. « Pourquoi t'as filer comme ça ? » Je me défis de mon empoigne sans quitter son regard. Je ne comptais pas la laisser filer à nouveau sans explication. Un salaud, je n'étais pas.

Rose ne désirait qu’une chose, filer sans demander son reste et prendre une bonne douche froide pour compléter celle qu’elle venait juste de se recevoir. Pour autant, elle n’avait pas fait quatre pas que Jacob posa une main sur son bras pour la retourner vers lui. Elle aurait aimé pouvoir continuer à regarder le sol comme elle le faisait si bien mais c’eut été malpoli de ne pas écouter ce qu’il avait à dire. Et de toute façon, elle n’eut guère le temps de penser à ce détail puisqu’il attrapa son visage pour déposer un baiser sur ses lèvres. Elle ne lui résista pas mais ne l’encouragea pas non plus. Alors qu’elle était passablement énervée, sa blague lui tira un sourire sincère qu’elle effaça assez rapidement, ne voulant pas qu’il pense qu’elle avait oublié, ou pardonné, même s’il ne savait pas ce dont il était coupable. Elle aurait aimé pouvoir tout lui dire, de but en blanc sans convenir de ce qui était bien ou non. Et en réalité, elle le fit, puisque de toute façon, elle n’avait que faire de mal faire. Et si ça pouvait éviter à d’autres filles cette désillusion, autant apporter une pierre à l’édifice. « Je suis une fille. Et j’ai beau aimer le sexe bestial et avec des quasis inconnus, j’aime bien la tendresse, les câlins, ce genre de trucs tu vois. Partir trois secondes après t’être retiré, c’est offensant. J’ai l’impression que tu t’es simplement servi de moi pour assouvir tes envies. D’accord, je ne m’attendais pas à une déclaration d’amour mais je ne sais pas, trois minutes de câlins au moins. Ou deux, ou même une mais là, là c’était juste le mec qui dégage après s’être vidé. C’était ce à quoi ça ressemblait. » Et après on se demandait pourquoi elle préférait les femmes aux hommes … « Mais, je m’en remettrais, je suis une grande fille. Je comprends. Nous sommes deux adultes consentants avec des envies communes et nous nous sommes donc entraidés pour les assouvir, rien de plus. » Elle était loin de penser ce qu’elle disait mais si c’était ce qu’il fallait dire pour ne pas passer pour la pire des romantiques alors soit.

Cette réponse que lui servit Rosaly eut pour effet d'une claque sur la gueule. En y réfléchissant, c'est vrai que m'empresser de me rhabiller me donnais l'allure d'un salaud qui s'en foutait de ce qu'elle pouvait ressentir. Je baissai les yeux un bref moment au sol avant de porter mon regard vers le sien. Je levai ma main droite et vint la déposer sur la joue de la jeune femme que je caressai un bref instant avant de la faire glisser dans ses cheveux. Je l'attirai doucement vers moi et vint la serrer contre moi pour ensuite murmurer dans son oreille quelques paroles. « Je m'excuse d'avoir agit en salaud. J'ai pas fait ça pour mal faire, j'ai juste repensé au caméra et le fait d'être complètement à poil devant elles m'a fait flipper. J'ai pas envi que tout le monde voit mon équipement. » Je reculai légèrement la tête, un léger sourire au coin des lèvres. Je n'avais aucun complexe avec mon corps, loin de là et je savais que cette réponse devait être stupide puisque je venais tout juste de prendre la jeune femme sur une table de billard devant des milliers de personne, mais après l'acte, j'ai flippé. « Écoute, j'te demande pas de me pardonner. J'aurais du rester à tes côtés plus longtemps et oublier ces foutus caméras... et c'est pas comme si j'allais filer en douce après. Tu ne m'as même pas laissé le temps de dire un truc et t'as filer. » Je fis une pause pour caresser un bref instant ses cheveux et lui sourire. Qu'elle croit que je venais de profiter d'elle n'était pas ce que je désirais, mais alors là pas du tout. « Oh et puis merde, j’ai une fille et je n'avais pas envi qu'elle tombe sur ce spectacle, même si je l'ai réalisé un peu trop tard... » conclus-je dans un murmure qui se voulait un peu plus fort qu'à l'habitude avant de reprendre rapidement. « mais ne crois pas que je regrette quoi que ce soit, car c'est faux. » Voilà, c'est dit. Une de plus que j'observai un moment avant qu'elle ne décide de prendre la fuite suite à cette révélation.

Rose n’osait pas le regarder dans les yeux, elle ne savait pas vraiment comment il interpréterait ses paroles et n’était pas certaine d’en avoir envie. Pour autant, elle n’eut d’autre choix puisqu’il s’imposa à elle. Il n’était pas fâché, au contraire. A son doux contact, elle finit par lever le regard vers lui et comprit qu’elle avait bien fait de lui dire. Lorsqu’il l’attira à elle, elle ferma les yeux et profita simplement de ce moment simple. Tournant légèrement la tête pour pouvoir lire sur ses lèvres, un léger sourire vint égayer son visage au fur et à mesure de ses paroles. Elle émit même un léger rire lorsqu’il évoqua le fait qu’il préférait que personne ne le voit nu. C’était une excuse bien trop pitoyable pour qu’elle soit fausse. « Tu sais, je crois que c’est trop tard pour ça ! » Bien évidemment qu’il le savait mais elle pouvait bien le lui rappeler une nouvelle fois, elle en avait bien le droit. « J’ai été un peu refroidie faut dire… » Elle ne voulait pas l’enfoncer alors qu’il essayait de se faire plus ou moins pardonner mais il ne fallait pas non plus qu’il rejette la faute sur elle. Pour lui signifier que c’était déjà oublié, elle lui offrit un sourire sincère tout en déposant un baiser sur sa joue. « Il n’y a pas de problèmes. » Elle n’arrivait même pas à saisir pourquoi elle s’était montée le bourrichon comme ça sur le fait qu’il n’était au final qu’un sale macho alors qu’il avait été un grand gentleman tout du long. « Ta fille ? » Elle venait de lire ça sur ses lèvres et sous le choc le répéta simplement, au cas où elle aurait mal comprit, même s’il y avait peu de chance. Elle se reprit rapidement cela dit et esquissa un sourire. « Et bien, elle ne va pas me porter dans son cœur … » Elle avait toujours bien aimé les enfants, même s’ils ne leur rendaient pas toujours très bien. « Elle a quel âge ? » Tant qu’ils y étaient, autant en apprendre un peu plus sur eux. Mieux vaut tard que jamais. « Et je ne regrette pas non plus, je t’assure. » Peut-être juste cette fin un peu trop expéditive mais ils avaient déjà réglé le problème, mieux valait ne pas remettre ça sur le tapis. « Je dois même dire que c’était presque aussi bien qu’avec une fille. Et venant de moi, je t’assure que c’est un énorme compliment ! » Elle avait conscience que ça n’avait pas l’air d’un réel compliment mais ça l’était. Un des plus sincères qu’elle puisse faire même.

Bien que l'on avait mit de côté l'erreur que j'avais commis en quittant plus tôt le corps de Rosaly, je pouvais sentir que cela l'avait réellement froisser et qu'elle s'en souviendrait encore pendant un moment. Après tout, je n'avais jamais fait ce genre de truc. Enfin, si, mais ça c'était produit lors de baise sans lendemain et elle ne faisait pas partie de cette catégorie. Si je n'avais pas voulu en connaitre plus de celle-ci, jamais de la vie je lui aurais avouer que j'avais une petite fille qui m'attendait à la maison. Un truc qui pouvait en faire fuir plus d'une, mais à mon étonnement, elle ne semblait pas s’inquiéter à ce sujet. « Et bien, elle ne va pas me porter dans son cœur … » Paroles qui me fit automatiquement sourire avant de répondre à mon tour. « T'inquiète, elle ne t'en voudra pas. » Après tout, je ne voyais pas pourquoi pas fille ne l'aimerait pas, surtout que c'est elle-même qui m'a poussé à m'inscrire. Je fus à nouveau déstabilisé par la question de Rosaly, qui me demandait simplement l'âge de ma fille. « Quatre ans. » Le simple fait de parler de ma fille me faisait sourire et le fait que Rose semblait aussi s'intéresser à celle-ci. Bien sur que je m'ennuyais de celle-ci et le fait d'être loin d'elle était dure, surtout que c'est la première fois que je suis éloigner de celle-ci pour plusieurs semaines, mais j'aimais aussi être ici et parmi ces gens et je suis sur qu'elle doit être fière de moi. « Je dois même dire que c’était presque aussi bien qu’avec une fille. Et venant de moi, je t’assure que c’est un énorme compliment ! » J'avais toujours le même sourire scotché aux lèvres à sa réplique et fit mine d'être légèrement offusquer. « Presque !? » dis-je tentant d'être le plus sérieux possible avant de céder et me mettre à rire. « Et bien je te remercie de ce compliment qui me touche droit au coeur. » Je portai une de mes mains à ma poitrine, près du coeur, avant d'émettre à nouveau un léger rire. Nous étions au beau milieu d'un couloir sur lequel mon regard se posait de temps à autres lorsqu'il n'était pas encrer dans celui de Rose. Je sentis alors mon ventre gargouiller, indiquant que tout ces efforts m'avait donné faim. « Je ne sais pas pour toi, mais moi j'ai un petit creu. Tu veux que j'te prépare un petit truc ? »

Pour avoir fréquenté de nombreux parents en agençant leurs jardins au début de sa carrière, Rose savait qu’on ne pouvait les arrêter lorsqu’il commençait à vanter les mérites de leurs enfants, notamment les pères. Elle ne faisait cependant pas ça seulement parce qu’elle voulait que Jacob pense qu’elle s’intéresse à lui mais bel et bien parce que c’était des détails de sa vie qui devait vraiment compter. Une chose qu’on ne pouvait laisser de côté pour vraiment le connaitre. Elle en avait conscience et était heureuse d’en apprendre plus à son sujet. Elle le trouvait un peu jeune pour être père mais en même temps, certaines choses viennent sans qu’on ne le décide. Sa meilleure amie pouvait en témoigner puisqu’elle avait elle aussi une petite fille dont elle était l’heureuse marraine. « Effectivement, si elle n’a que quatre ans, elle ne risque pas vraiment de comprendre, c’est bon, j’ai encore mes chances ! » Elle rit avant de froncer le nez tout en remettant une mèche rebelle derrière son oreille. Son compliment n’eut pas du tout l’air de le froisser ce qui était aussi bien. Il essaya de lui faire croire le contraire mais n’était pas dupe et joignit son rire au sien lorsqu’il redevint sérieux. Elle lui fit une légère grimace lorsqu’il lança des remerciements surévalués avant de sourire. « Dieu merci je meurs de faim ! » Elle essayait de réfréner ses gargouillements depuis tout à l’heure et espérait sincèrement qu’ils n’étaient pas bruyants. « Puisque tu proposes, je me damnerai pour des crêpes. » Elle lui offrit son plus grand sourire et l’attrapa par la main pour qu’il la suive en direction de la cuisine. « Bon, il va falloir que tu me parles de ta fille. Et que tu commences par me dire son prénom histoire qu’elle semble plus réelle ! »

Quelques pas à peine nous séparais de la cuisine de l'endroit ou nous étions. Ma main dans la sienne, je me laissai guider par celle-ci qui semblait bien connaitre bien le chemin. À notre arrivé dans la cuisine, je relâchai doucement sa main avant d'aller m'installer derrière le comptoir. Je portai mon regard sur Rosaly avant de me retourner et fouiller dans le frigidaire derrière moi pour y sortir les ingrédients. « Bon, il va falloir que tu me parles de ta fille. Et que tu commences par me dire son prénom histoire qu’elle semble plus réelle ! » entendis-je distraitement, mais assez pour comprendre. Lorsque je me retournai, je lui souris. Un bol en main, j'y fis craquer un oeuf avant de répondre quoi que ce soit. « Elle s'appelle Leah, mais son vrai prénom c'est Bailey. Depuis qu'elle est toute petite, puisqu'elle ne prononçait seulement que le Ley, on a commencé, pour une raison que j'ignore, à l'appeler Leah. Alors c'est resté. » dis-je calmement dans un sourire alors que je fis craquer un deuxième oeuf dans le bol avant d'y ajouter le lait et la farine. Un peu de farine sur le doigt, je regardai Rosaly et fronça légèrement les sourcils. « Attend, t'as quelque chose sur le nez. » J'approchai alors ma main vers Rose, cachant mon doigt enfariné et comme voulu, une petite tache de farine se déposa sur le nez de celle-ci. Une poêle en main que je pris d'une des armoires en face de moi, j'y déposai du mélange à crêpe, prêt à cuire. « Que veux-tu savoir d'autre ? » Un sourire se dessina sur mes lèvres à la vue de celle-ci et je m'étonnai même de ne pas m'être mis à rire. Ça ne prendra surement pas grand temps avant qu'elle ne s'en rendre compte. Ma concentration était alors reporter sur les crêpes et Rosaly, dont j'étais prêt à répondre à n'importe quel question et ce sur n'importe quel sujet qu'elle me poserait, mise à part si cela concernait la mère de ma fille.

Jacob sembla accepter de lui préparer des crêpes, quel homme parfait et ils rejoignirent la cuisine en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. S’installant dans un premier lieu derrière la table où il commença à mélanger les ingrédients, elle suivit tant bien que mal son discours sur sa fille. Sa première phrase lui fit lever un sourcil interrogateur. Il fallait dire que c’était assez illogique, avec les explications, ça tenait beaucoup plus la route. C’était un peu comme un diminutif. « C’est très joli. » Elle préférait Bailey à Leah mais les deux étaient très bien choisis, très mignon pour une petite fille. Elle allait enchainer avec une nouvelle question lorsqu’il s’approcha d’elle en lui apprenant qu’elle avait quelque chose sur le nez. Réflexe instantané, elle essaya de regarder son nez ce qui devait donner l’impression qu’elle louchait, très glamour. Ne voyant rien, elle lui fit confiance et le laissa l’enlever, le gratifiant par la même d’un sourire en guise de remerciement. Fronçant le nez après qu’il ai passé le doigt dessus, elle du fixer ses lèvres en voyant qu’elles bougeaient à nouveau. S’approchant de lui, elle prit place sur le plan de travail non loin de la gazinière, ses jambes pendant dans le vide. « A quel âge tu as perdu ta première dent. Le prénom de ta première petite amie. Pourquoi est ce que le ciel est bleu. Quel est ton plat favori. Si tu as couché avec quelqu’un d’autre, pour des raisons d’absence de préservatif plus qu’autre chose. » Si par exemple il avait été se frotter a Marilou, il aurait pu attraper une maladie que se trainait Jones et la lui refiler, très peu pour elle. « Si tu sais dire quelque chose en langage des signes. Le dernier livre que tu as lu. Ton film favori. Ce que tu dirais à ta fille si tu pouvais lui parler maintenant. Dans combien de temps les crêpes seront prêtes. Pourquoi est ce que tu as des yeux aussi fascinant. » Elle s’arrêta enfin avant de reprendre une dernière fois. « Et ce n’est qu’une infime partie de tout ce que je veux savoir ! »

Mon sourire s'intensifia légèrement lorsqu'elle complimenta le prénom de ma fille. Me concentrant encore un bref moment sur les crêpes, je reportai mon regard sur celle-ci qui était maintenant assise près de moi, sur le plan de travail. Je lui avais clairement indiquer qu'elle pouvait me demander n'importe quel question et c'est ce quel fit, mais en rafale. « Woah.. » J'avais quand même une bonne mémoire, mais de là à me souvenir de toute c'est question, je ne sais pas. Je tentai tout de même le coup de répondre au plus de question possible. « Alors... Je crois bien avoir perdu ma première dent à cinq ans. Elle s'appelait Cassie. J'en sais rien, demande à mère nature. J'adore la lasagne. À bord du yatch tu veux dire ? J'y connais rien en langage des signes, sauf Merci et Je t'aime. Dernier livre que j'ai lu : Horton Hears a Who. Film préféré, Casablanca. Je lui dirais que je l'aime, qu'elle me manque et de ne pas se coucher trop tard les soirs de semaine. » Je portai mon regard vers la poêle tout en reprenant mon souffle et me frottai la tête en guise de réflexion. Si quelqu'un passait dans le coin, il devait probablement se demander ce qu'il se passait pour que je sorte tout plein de truc qui n'avait aucun lien. « Environ trois minutes pour les crêpes. Merci, je les dois à ma mère. » Je souris à Rose avant de faire virevolté une des crêpes dans la poêle. « À mon tour à présent. » Un malin sourire au coin des lèvres, je vins m'appuyer sur le plan de travail au côté de la jeune femme que je ne quittai point du regard. « Combien de petit ami en tout. Le mariage ça t'intéresse ou c'est quelque chose que tu fuis comme la peste. Ton film préféré. Ton pire défaut. Qu'est-ce qui te manque le plus de ta vie normal. Un animal de compagnie, si oui, comment il/elle s’appelle. » Je revins près du poêle pour mettre tout les crêpes dans une assiette et déposa celle-ci au côté de Rose. « Qu'est-ce que tu préfère sur tes crêpes. Tu sortirais avec un homme comme moi. » Je lui souris bêtement avant de prendre deux verres dans une des armoires avant de me diriger à nouveau vers le frigidaire pour y sortir le lait et le jus d'orange. « C'est tout pour l'instant. » dis-je tout en me servant dans l'assiette.

Rose avait tendance à monologuer toute seule dès qu’on lui demandait de poser des questions. D’un naturel curieux, elle aimait savoir des choses qu’on ne demandait jamais, rappeler des souvenirs. Cela n’avait pas l’air de déranger Jacob qui ne la stoppa aucunement dans ses paroles et attendit sagement qu’elle ferme enfin la bouche pour répondre. Apparemment, il se rappelait de toutes les questions. Elle-même avait du mal mais elle les reconstitua avec les réponses. La lasagne, c’était noté, il lui avait fait des crêpes, il fallait bien qu’elle lui rende la pareille un de ces jours. Elle hocha vigoureusement la tête lorsqu’il demanda si elle parlait de sur le yacht. Elle se doutait que sa fille n’était pas l’opération du saint esprit et que par conséquent, il avait déjà fait l’amour. Elle esquissa un franc sourire lorsqu’elle comprit de quel livre il parlait et fit une légère moue lorsqu’il parla de son film préféré. C’était un des films les plus romantiques qu’elle connaissait, bon choix. Riant à sa remarque sur sa fille, Rose continua à l’observer une fois qu’elle pu quitter ses lèvres. Elle avait noté qu’il n’était pas trop mal lorsqu’il était arrivé mais ne s’était jamais vraiment attardé sur ses traits. Elle n’en eut d’ailleurs guère le temps puisque ses lèvres remuèrent de nouveau. « Un grand merci à ta maman alors. »

Elle avait envie de crêpes depuis quelques jours mais n’avait jamais vraiment su les faire cuire, pas assez de patience surement. Mais se faire servir par un homme, galant et incroyablement sexy était un petit plus dont elle ne voulait absolument pas se passer. Comme il l’avait fait avec elle, Rose écouta chacune de ses questions, essayant de ne pas l’interrompre tout en se souvenant de toute. Lorsqu’il arriva à la fin, la question sur si elle sortirait avec un type comme lui arracha un grand sourire à la jeune femme. Pour répondre, elle décida de commencer par la fin. « Pour les crêpes juste du sucre ce sera parfait. » Sautant du plan de travail, elle récupéra le sucre dans une armoire et le Nutella au passage, au cas où il le désirait. S’asseyant exactement au même endroit, elle attrapa une crêpe, le remercia et commença ses réponses. « Alors de petits amis j’en ai eu … Deux. Dont un à la maternelle, je ne sais pas si ça compte ! Mais j’ai eu plusieurs petites amies. Dont une avec laquelle j’ai failli me marier. »

Ce souvenir n’était pas très heureux alors elle préféra vite passer histoire de ne pas gâcher ce moment. « Donc je ne suis pas du tout contre le mariage, au contraire. Je ne regarde pas trop la télévision mais PS I Love You est un de mes favoris, parce que j’avais lu le livre sans aucun doute. Mon pire défaut ? Je dirai ma franchise, mais mon cynisme vient juste après ! Signer me manque beaucoup. Ne pas devoir me concentrer chaque seconde de chaque journée pour comprendre ce qu’il se passe autour de moi, c’est ce qui me manque le plus. » Passant rapidement pour ne pas s’appesantir sur ce point, elle enchaina. « Ce qui s’apparente sans doute le plus à un animal domestique chez moi est une plante, qui a été renommé Barbie cela dit. » Par sa petite filleule qui mettait un point d’honneur à lui donner de l’eau à chaque visite et à lui raconter ce qu’il s’était passé chez elle. Etrange mais très hilarant. « Quant à si je sortirai avec quelqu’un comme toi, tout dépend de ce que tu entends par là. Est-ce que je sortirai avec un homme charmant, incroyablement sexy, intelligent, aux petits soins et très gentleman ? Si tu me l'avais demandé, surement oui! » Elle haussa négligemment les épaules, un grand sourire aux lèvres avant d’attraper un crêpe parsemée de sucre.

Après sa première bouchée, elle lâcha simplement. « Délicieuse ! » Elle l’amena une nouvelle fois à sa bouche avant de commencer le second tour. « Est-ce que tu as déjà pensé à ce que serais ta vie si tu sortais avec une personne dotée d’un handicap physique ? Qu’est ce que tu manges le matin ? Est-ce que tu aimerais un autre enfant. Pour ou contre le mariage gay ? Camping ou hôtel ? Mer ou montagne ? Le métier que tu voulais faire lorsque tu étais plus jeune. Divorcé ? » Elle fronça légèrement le nez à sa dernière demande, sachant que si c’était le cas il n’aurait pas forcément envie d’en parler mais elle voulait savoir.

vraiment désolée pour le pavé, la prochaine fois je ferai plus petit

« Alors oui. » dis-je un peu plus tard concernant mes rapports sexuels à bord du yatch. Ce n'était qu'arrivé une seule fois depuis mon arrivé et d'après ce que j'avais entendu dire, je tirais encore de l'arrière à ce niveau, même si ce n'était pas une compétition. Quant à mes yeux, j'avais effectivement hérité de ma mère. À vrai dire, je ressemblais beaucoup plus à ma mère qu'à mon père, dont je ne retenais que le nez et le sourire. Le sucre en main, je portai mon entière attention sur les paroles de Rose tout en faisant quelques commentaires dans ma tête. Deux petits amis, dont un à la maternelle qui ne pouvait réellement compter. Intéressant. Ça réponse m'indiquai donc qu'elle n'était pas contre le mariage puisqu'elle failli épouser une de ses ex-petites amies. Je ne préférais pas m'aventurer profondément sur le sujet des ex-petites amies, après tout, je n'avais pas plus envi de parler de ce sujet. PS I Love You, je me souviens d'avoir vu le film, de force. Pas excellent, mais pas mauvais non plus. La franchise devrait être considéré comme une qualité. Si seulement tous le monde pouvaient être franc les uns avec les autres, ça réglerait beaucoup de problème selon moi. Je pris une nouvelle bouchée de ma crêpe avant d'avaler une gorgée de mon jus d'orange que je m'étais servis un peu plus tôt. Une plante qui se nomme Barbie ? Je ne pu m'empêcher de rire silencieusement. Le fait qu'elle ait dit oui à ma dernière question me fit sourire et d'autant plus lorsque je la vis sourire en son tour, un sourire contagieux. J'avais presque terminé ma première crêpe lorsqu'elle s'exclama que celles-ci étaient délicieuse. « Content qu'elles soient à ton gout. » Après tout, ce n'était pas la première fois que j'en cuisinais. Presque chaque matin, ce plat était la principale requête de ma fille. Enfin, je reportai mon regard sur les lèvres de celle-ci avant de porter mon regard sur le sien, prêt à recevoir de nouvelles questions. La première question me fit réfléchir. À vrai dire, ce n'est pas quelques choses qui m'avait réellement passé par la tête. « Non, ça ne m'a jamais réellement traversé l'esprit. Un bol de céréal ou une tartine quand je n'ai pas le temps en semaine. Un deuxième enfant ? Oui. Pour, je vois pas pourquoi les gens sont contre à vrai dire. J'aime la nature, alors le camping. Les deux. » Je pris quelques secondes pour réfléchir à l'avant dernière question. Quand j'étais jeune, j'ai voulu faire tant de chose qu'en nommé qu'une seule me serait impossible. « C'est une question difficile vue que j'ai tellement rêvé de faire tout plein de métier en étant jeune, mais je vais dire pilote de chasse et non je n'ai jamais été divorcé, ni fiancé. » Je me servis à nouveau et cette fois-ci, j'étendis du nutella sur ma crêpe. J'alternais quoi. Une de mes mains vint alors se glisser dans mes cheveux, réfléchissant aux questions que je pourrai lui poser à mon tour. J'avalai une gorgée de jus d'orange et pris la parole. « Est-ce que t'es déjà tombé amoureuse dès le premier regard. Parfum de glace préféré. Quel métier fais-tu. Le pays que tu rêves de visiter. Noel ou Halloween. » Je pris une nouvelle gorgée avant de poursuivre, mon regard incapable de quitter le sien. « Ton plus grand fantasme. Le défaut que tu détestes chez quelqu'un. Ta plus grande peur. »